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AccueilLes derniers coups de coeur

Les derniers coups de coeur

 

Coda (Simon Spurrier)

note: 5Le manège désenchanté Erwann - 16 octobre 2021

Vous rêviez d'une heroic-fantasy passée à la moulinette du genre post-apocalyptique, pile entre Mad Max et Le Seigneur des Anneaux ? Spurrier et Bergara l'ont fait ! Dans ce monde autrefois féérique tombé en déliquescence, le barde Hum traîne sa taiseuse carcasse parmi les pilleurs et les hommes redevenus bêtes. Son but : trouver un reste de magie suffisant pour sauver l'âme de sa femme. Mais il va vite être embarqué dans une quête qui le dépasse complètement…
On marche tout au long de ce comics dans les pas de Hum, anti-héros attachant, désabusé, un brin cynique mais malgré tout follement amoureux. Le scénario, solide, sans temps mort et bourré de moments inattendus, est soutenu par de riches dialogues. Le dessin vif et les couleurs éclatantes de Bergara, frôlant parfois le psychédélique, peuvent être au premier abord déstabilisants mais finissent par donner au titre une originalité graphique et un vrai supplément d'âme. Un comics vraiment pas ordinaire, tant graphiquement que scénaristiquement, à côté duquel il serait dommage de passer !

Alma n° 01
Le vent se lève (Timothée de Fombelle)

note: 1Alma Didier - 5 octobre 2021

L'héroïne de ce livre d'aventure et de voyage, la jeune Alma, quitte sa vallée d'Afrique à la recherche de son jeune frère qui a disparu. Au même moment le jeune Joseph MARS se glisse à bord d'un navire négrier a la recherche d'un trésor. Ce formidable récit d'aventure se situe au XVIIIème siècle, en 1786. Il traite avec brio de l'esclavage, avec le sens du suspense, de l'action, et des personnages attachants. On attend avec impatience la suite de ce roman pour jeunes... et moins jeunes. Captivant !

Res Arcana (Tom Lehmann)

note: 5Qui deviendra le mage le plus puissant ? Yann - 18 septembre 2021

Tout droit sorti d'un univers d'héroïc-fantasy, Res Arcana est un jeu qui vous réservera des heures de plaisir sans jamais vous lasser. Du moins, une fois que vous aurez pris le jeu en main ! Car les règles sont loin d'être évidentes pour des débutants. Le jeu a d'ailleurs reçu un As d'or à Cannes dans la catégorie Expert. Une fois les règles assimilées (n'hésitez pas à regarder des vidéos explicatives pour vous aider), nul doute que ce jeu vous surprendra par ses multiples manières de collecter les 10 points de victoire qui vous permettront de gagner : en achetant des lieux de puissance (comme le repaire des Dragons) en posant des créatures fantastiques ou en acquérant des monuments. Mais pour poser ou acheter ces lieux, il vous faudra rassembler des essences (Vie, Mort, Vigueur, Or , Sérénité) et poser des artefacts (comme la Corne d'Abondance, le Fouet Ardent, la pierre philosophale) qu'il faudra activer. Bref la route est longue jusqu'à la victoire.
Par certains côtés, les pouvoirs des artefacts ou des mages à activer font penser au célèbre jeu de cartes "Magic, l'assemblée". Le jeu se renouvelle à chaque partie car les joueurs ont rarement les mêmes artefacts et les mages que vous incarnez n'ont pas les mêmes pouvoirs. Et ce sont leurs particularités des sorciers et enchanteresses qui déterminent une stratégie ou une autre.
Je vous l'ai dit , des heures de jeu en perspective !

La bombe (Laurent-Frédéric Bollée)

note: 5La bombe Didier - 7 septembre 2021

Cette bande dessinée très documentée de plus de 500 pages se lit comme un thriller. La course à l'uranium entre l'Allemagne et les États unis est racontée avec un grand art du suspense par les deux scénaristes. Au bout de cette quête la construction de la première bombe atomique ! Le dessin virtuose, en noir et blanc, réaliste et clair ajoute au plaisir de la lecture. Une grande BD.

Fil harmonie (Hélène Cario)

note: 5Fil harmonie Marie-Noelle - 31 août 2021

Un superbe livre sur la broderie qui mêle à la fois les pratiques traditionnelles, la transmission des techniques des anciens tailleurs-brodeurs et la modernité de créateurs artistes contemporains. Grâce à ces modèles proposés par Hélène Cario, les techniques ancestrales ne sont pas figées, mais au contraire permettent à l’artiste une interprétation personnelle de cette richesse patrimoniale. L’auteur nous propose aussi des modèles inspirés de frises indiennes, que l’on peut contempler au Musée de la Compagnie des Indes à Port-Louis.
Grâce à des conseils pratiques et astuces, chacun pourra, qu’il soit débutant ou confirmé, tirer le fil, pousser l’aiguille et réaliser des modèles de bracelets, sacs, ou autres objets aux couleurs chatoyantes, tel ce bracelet Kas an ton (s’en donner à cœur joie). Tout un programme, pour méditer tout en créant dans la tradition et la modernité.
Et si vous voulez vous immerger totalement et continuer votre voyage en musique entre Orient et Occident, vous pouvez écouter le CD Bayati Fons ar bed. Une pépite !

Soul of Yiddish (Noëmi Waysfeld)

note: 1Soul of yiddish Didier - 28 août 2021

Une belle introduction et découverte des traditions yiddish à travers la très belle voix de Noemi Waysfeld. A savourer sans modération.

Jamais je ne t'oublierai (Marjolaine Solaro)

note: 5Profondément tendre, passionnant et bouleversant Yann - 25 août 2021

"Jamais je ne t’oublierai" est le premier roman de l’auteure kervignacoise, Marjolaine Solaro. Et pour un coup d’essai, disons-le tout de suite, c’est un coup de maître ! Ce roman est profondément tendre, passionnant et bouleversant. Guillaume et Diane, deux protagonistes, se rencontrent dans le TGV Paris-Quimper. Tous deux ont l’impression de se connaître sans pouvoir dire à quel endroit ou moment, ils se sont rencontrés. Ce jour-là, tous deux sont à un tournant de leurs vies : Guillaume vient de perdre sa mère, Diane, en mal d’enfant, part pour un reportage en Bretagne en ayant laissé son compagnon en plan. Cette rencontre, ils ne l’oublieront pas… Pour Elisabeth, une sage-femme parisienne, c’est une nuit compliquée qui s’agite lorsqu’elle prend sa garde.
Qu’est-ce qui relie ces trois êtres ? Distillant par petites touches des indices au fil de son récit, Marjolaine Solaro reconstitue la toile de vie et d’émotions qui lie ce papa zêlé, cette femme indépendante et cette sage-femme passionnée. Difficile de dire plus de ce roman, sans en dévoiler ce qui fait son charme et sa tendresse. Bien ancré dans son époque, faisant référence à de nombreuses petites anecdotes qui ont marqué le quarantenaire que je suis, j’ajouterai simplement que cette histoire m’a énormément touché par sa résilience, son humanité et ce qu’elle fait résonner en chacun de nous.

Iquazú (Michael Feldkötter)

note: 5Chutes d'eau et pierres précieuses... à vous le trésor ! Yann - 20 août 2021

Connaissez-vous les chutes d’Iguazú aux confins du Brésil ? Elles sont le décor de ce splendide jeu de Michael Feldkötter aux éditions Haba. Le matériel est magnifique et impeccable puisque le concepteur a réussi la prouesse de reconstituer une cascade sous forme d’un plateau de jeu amovible figurant l’eau qui s’écarte au passage d’un dragon. C’est sous cette cascade qu’un peuple cache ses pierres précieuses à l’abri des regards. Chaque joueur incarne un autochtone qui doit placer le plus de pierres précieuses dans les niches prévues à cet effet. Grâce à un astucieux système de cartes combiné à des tuiles bonus intermédiaires, vous devrez totaliser le maximum de points sur le plateau de score à la fin de la partie. Il faut être assez malin pour anticiper les prochains coups et s’assurer d’avoir de nombreuses cartes à jouer mais aussi assez stratège pour récupérer des points avant que la chute d’eau ne se referme sur vos gemmes. Peu difficile à comprendre et à maîtriser, ce jeu laisse néanmoins une grande place au suspens, à la tactique et à l’émerveillement devant son système de jeu incroyable !

Aldobrando (Gipi)

note: 4Aldobrando ou comment un jeune homme un peu naïf réussit à détrôner un roi. Yann - 19 août 2021

Aldobrando ou comment un jeune homme un peu naïf réussit à détrôner un roi. Voici ce qui aurait pu être le sous-titre de ce magnifique roman graphique. Aldobrando, orphelin abandonné un soir de pluie par son père à un vieil homme un peu sorcier, se voit contraint d’aller chercher de l’herbe du loup pour un sort de guérison. Le voilà bien malgré lui, emporté dans une histoire d’assassinat dont il se retrouve le providentiel coupable. Mais sa gentillesse, son cœur pur, sa méconnaissance du monde le lieront à jamais à des alliées inattendues parmi lesquelles une princesse, un semeur de mort, une esclave et un valet de chambre. Aldobrando est le candide parfait, un personnage attachant (brossé par le talentueux Gipi) qui donne un ton très humain à ce récit historico-fantastique, loin des poncifs du genre. Les aquarelles de Luigi Critone magnifient cette histoire de complots et de traîtrises à laquelle on se laisse prendre dès les premières pages.

L'Ickabog (Joanne Kathleen Rowling)

note: 4Qui croit encore à l'Ickabog ? Yann - 18 août 2021

L’Ickabog signe le grand retour de J.K. Rowling au roman jeunesse. L’auteure britannique avait pourtant fait une croix sur les livres pour enfants. Mais c’était sans compter sur la crise sanitaire (comme quoi il peut y avoir du bon même dans cette période compliquée). Pendant le premier confinement, Rowling a ressorti de son grenier ce roman qu’elle avait commencé à écrire pour ses filles entre deux tomes d’Harry Potter mais qui n’avait jamais été publié. La pré-publication a donc eu lieu sur son site Internet pour occuper les enfants anglais pendant cette période d’enfermement.
Oubliez le monde des sorciers et Poudlard, vous avez rendez-vous en Cornucopia, un petit royaume bienheureux, gouverné par le roi Fred sans Effroi, jusqu’à ce qu’une conspiration ourdie par les lords Crachinay et Flapoon mettent ce pays sans dessus-dessous. Car figurez-vous que Fred décide de partir à la chasse à l’Ickabog, un monstre légendaire vivant au nord de son Royaume, pour reconquérir le cœur d’une fillette appelée Daisy. Malheureusement, lors de cette chasse au monstre, tout ne va pas se passer comme prévu… Le père de Bert est tué et Lord Crachinay profite de cet accident pour s’emparer du pouvoir. Daisy et Bert auront à cœur de décrypter et réparer toutes ces erreurs.
Très bien ficelé, ce conte pour enfants rappelle par son écriture les meilleurs livres de Roald Dahl ou Lewis Carroll. L’auteur y excelle en décrivant les ressorts qu’un petit évènement combiné à un mensonge et à une soif de pouvoir inextinguible peut avoir sur la destinée d’un peuple. C’est la mécanique de la mise en place d’une dictature qui est décrite dans ce roman imbriquée pourtant dans une histoire tout à fait accessible aux plus jeunes tant l’écriture est simple et fluide. Un livre facile à lire et essentiel !

Les Incognitos (Nick Bruno)

note: 3Mon nom est Sterling... Lance Sterling ! Yann - 17 août 2021

Quelque peu passé inaperçu lors de sa sortie en salle, ce film des studios Blue Sky (Rio, L'âge de glace...) vaut pourtant le détour. Le tout jeune Walter a intégré la prestigieuse agence d'espionnage américaine pour laquelle travaille l'agent Lance Sterling. Le credo de Walter ? Inventer des armes qui ne blessent pas les civils comme les méchants. Ce qui n'est pas du tout le créneau de Lance Sterling. Mais lorsque celui-ci est accusé d'avoir volé une arme surpuissante à sa propre agence d'espionnage, c'est vers Walter qu'il se tourne pour "disparaître". ça tombe bien ! Le jeune scientifique vient tout juste de mettre au point un sérum qui permet de transformer celui qui le boit... en pigeon ! Voilà notre super espion transformé en volatile ! Difficile de prouver son innocence et retrouver l'inconnu responsable de la situation dans ces conditions...
Encore une fois, les studios Blue Sky font le pari de l'humour et de l'action pour proposer un film dynamité et survolté à l'action de haut-vol et transcendé par une équipe de pigeons inattendus et une multitude d'armes pailletées (dont le pistolet à paillettes et à chatons !). C'est décalé et on aime le message implicite du film : la violence inspire la violence, la mesure incite à la paix !

Justice League Ultimate battle cards

note: 4Que la bataille commence ! Yann - 12 août 2021

A première vue, ce jeu de société mettant en scène super-vilains (le Joker, Lex Luthor, Harley Quinn...) et super-héros (Batman, Superman, Wonder Woman, Green Lantern) a tout du jeu un peu bourrin pour garçons. Il n'en est rien ! Voici un bon jeu de cartes bien équilibré qui laisse la place aux stratégies et au hasard. Chaque joueur choisit une équipe de héros ou de méchants avec laquelle il doit affronter les équipes adverses. Comme dans un jeu vidéo, chaque personnage dispose de points de vie et de son propre super-pouvoir. Des cartes Actions viennent renforcer l'attaque ou la défense et des cartes Evènements bousculent l'ordre du jeu (ex : la carte Dôme toxique qui fait perdre 1 point de vie à chaque personnage... dramatique lorsqu'il ne reste qu'un point de vie à plusieurs de vos personnages, l'élimination est alors drastique et brutale). Des règles de jeux simples, des dés pour symboliser les batailles, de magnifiques cartes illustrées aux couleurs des super-héros de l'écurie DC comics... vous voilà partis pour des heures de jeux !

L'appel de Cthulhu (Gō Tanabe)

note: 5 Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn Erwann - 5 août 2021

Gou Tanabe poursuit son cycle d'adaptations d'H.P. Lovecraft en manga et s'attaque ici à une œuvre-clé du maître de l'horreur cosmique : l'appel de Cthulhu. Le trait sombre et précis du japonais fait une fois de plus des merveilles pour illustrer ce texte réputé inadaptable qui, 100 ans après sa rédaction, reste une référence majeure de la pop-culture actuelle. Tanabe déroule un brio graphique impressionnant, ponctué de visions dantesques et d'ambiances particulièrement sombres et glaçantes, qui rajoutent une bonne dose d’angoisse et d'effroi à des histoires déjà terrifiantes. Pour finir, il faut aussi souligner le superbe travail d'édition de Ki-oon : de magnifiques couvertures en cuir façon vieux grimoire qui finissent de faire de cette série une porte d'entrée idéale dans l'univers de l'un des pères fondateurs de la littérature fantastique et horrifique.

Le soleil se couche ! (Benoît Charlat)

note: 4Pour un coucher tout en douceur Hélène - 4 août 2021

C'est le moment de lire cet album. Profitez des vacances pour aller voir le coucher du soleil sur la mer...et lisez-lui ensuite cette histoire. J'adore cet album plein de douceur et de poésie pour les tout-petits. Du brossage de dents à l'histoire du soir, on y découvre tous les rituels du coucher du soleil, avant de le regarder se glisser sous sa couverture océan.

Et le désert disparaîtra (Marie Pavlenko)

note: 5Ode à la nature Hélène - 4 août 2021

Magnifique roman d’anticipation et d’initiation, qui est un véritable plaidoyer pour le respect de tous, envers la terre, notre mère nourricière. Marie Pavlenko nous invite à découvrir un monde quasi désertique où l’eau, les arbres et l’oxygène ont presque disparu. Les arbres sont devenus la « proie » de chasseurs pour troquer leur tronc contre de l’eau et des vivres. Paradoxal, non ?
Mais avant tout, c’est un plaisir de lire cette autrice. Sa plume est belle, libre, précise, elle épouse parfaitement le rythme de son histoire et de ce que vivent ses personnages.
L’écriture poétique, parfois lyrique souligne à merveille l’introspection, la contemplation à laquelle sa jeune héroïne Samaa est confrontée, de par sa solitude. Elle inclut également des phrases courtes, saccadées, qui se succèdent quand l’action l’impose et donnent au récit une intensité dramatique qui nous plonge en apnée. Samaa est un personnage en perpétuelle évolution, elle se met en route avec des certitudes, elle est pleine d'arrogance. Mais ce qu’elle vit et découvre : un monde qui jusque-là lui était inconnu, va petit à petit les faire voler en éclat.
Et une fois qu’elle a compris, elle devient un symbole, celle qui « sait », et par qui les choses doivent changer.

Odilon Verjus : intégrale n° 1
Odilon Verjus (Yann)

note: 4Ad Majorem Dei Gloriam ! Erwann - 27 juillet 2021

Le père Odilon Verjus et son assistant vivent de singulières aventures et rencontrent aux quatre coins du monde des célébrités du moment… Que de truculence et de bons mots dans cette série de bandes dessinées parue dans les années 90 ! C'est pour ma part une vraie découverte que ce personnage d'Odilon Verjus, missionnaire paillard, bagarreur, jamais loin de la défroque, véritable sœur Marie-Thérèse des Batignolles au masculin. Le Vatican le mandate malgré tout pour des missions délicates qui vont le faire voyager dans le monde entier. L'humour bon enfant et le décalage permanent des scénarios de Yann sont solidement étayés par le dessin hyper dynamique et la mise en scène efficace de Verron. Un très bon moment de lecture garanti !

Blue giant : tenor saxophone, Miyamoto Dai n° 01
Blue giant. 01 (Shin'ichi Ishizuka)

note: 4ça groove ! Yann - 9 juillet 2021

Dai Miyamoto n’a qu’un rêve : devenir le meilleur jazzman du monde. Saxophoniste, il joue sans relâche au bord de la rivière qui traverse sa petite ville de province, Sendaï au Japon. Les dix tomes qui composent la série narrent l’ascension de ce petit prodige de la musique de sa rencontre avec son mentor, musicien de renom, à la formation de son premier groupe à Tokyo.
C’était un véritable pari de la part de l’auteur de dédier un manga à ce genre musical si peu présent dans la culture japonaise. D’autant plus lorsque l’on sait combien il est difficile de dessiner la musique en BD ! Pourtant Shin’ichi Ishizuka s’en sort haut la main en ponctuant ses planches de nombreuses onomatopées, notes et lignes de fuite qui nous font ressentir les moments jazzy et musicaux ! L’histoire de Dai est passionnante et truffée de références aux légendes du jazz et du saxo qui donneront aux lecteurs néophytes comme passionnés une envie furieuse de (re)découvrir les morceaux et les artistes évoqués.

Vernon Subutex n° 1
Vernon Subutex - Première partie (Virginie Despentes)

note: 5Despentes+Luz= ♥♥♥ Erwann - 7 juillet 2021

Avant d'y exploser, l'info bute dans sa tête comme un vieux diamant sur le sillon d'un vinyle rayé. Alex Bleach, ce pote percuté par le succès, est mort… Une question pragmatique taraude alors Vernon, disquaire de son état : qui va payer son loyer ?... Virginie Despentes a eu l’excellente idée de s’adresser à Luz, ancien de Charlie Hebdo et fou de musique, pour adapter à quatre mains son best-seller, formidable peinture d’une société en décomposition. Le dessin et la mise en page du dessinateur, énergiques et effusifs, nous envoûtent et sont en totale adéquation avec l'énergie punk déployée dans le roman de Despentes. C'est beau, c'est rock, çà pulse et çà vous serre le cœur, vivement le tome 2 !

Le discours de la panthère (Jérémie Moreau)

note: 4De la philo sans en avoir l'air... Yann - 30 juin 2021

Vous ne les connaissez pas encore mais vous allez adorer les personnages qui peuplent cet album : un étourneau capricieux, un éléphanteau sans mémoire, un bernard-l’hermite insatisfait. Ces animaux et bien d’autres sont les héros de petits contes réunis dans le recueil « Le discours de la panthère »., Jérémie MOREAU propose un petit traité de sagesse et de philosophie dont la simplicité des histoires n’a d’égale que la profondeur et la densité des idées traitées. Parmi celles-ci, citons l’entraide et l’amitié, l’acceptation de soi et le regard des autres, la sagesse et la mémoire du monde, l’environnement, la vie et la mort, la confrontation des idées et la remise en cause de ce que l’on pense et apprend. Autant de questions abordées sans avoir l’air d’y toucher, la lecture se déroule en douceur et ce n’est qu’à la fin de l’album qu’on savoure la richesse de ce qui vient d’être lu. Les nombreuses cases muettes qui rythment les récits sont autant de respirations qui offrent des moments de réflexion, d’introspection, d’observation et de calme intérieur. Superbe !

Horizons suspendus (Jean-Marie Séveno)

note: 5Horizons suspendus Marie-Noelle - 22 juin 2021

Horizons suspendus de Jean-Marie Séveno est un superbe ouvrage photographique animalier. Les photographies sont organisées en cinq chapitres qui nous permettent de voyager du Canada, à la Norvège en passant par les Andes, l’Himalaya ou encore les Alpes. Cette évasion sauvage nous permet d’aller à la rencontre de la beauté saisissante et fragile d’une nature toujours source d’émerveillement pour l’auteur. Les rencontres photographiques avec l’ours polaire, le puma des Andes ou la panthère des neiges sont vraiment un témoignage de ce que Jean-Marie Séveno souhaite nous faire partager là où les mots ne peuvent dévoiler l’intimité de la contemplation devant cette nature à laquelle nous appartenons. Chaque chapitre est illustré par une création du dessinateur Laurent Verron, ainsi que quelques courts textes empreints de poésie.
Une petite citation de l’auteur permettra de mieux approcher sa démarche : « Dans mon travail, j’ai pris le parti d’habiter mes témoignages de la beauté de la nature qui nous entoure en m’invitant dans le monde sauvage. C’est selon moi en sublimant le réel, en captant l’imaginaire et en évoquant le voyage que l’on parvient à sensibiliser tout un chacun. »
Vous voilà avertis : après vous être plongés au cœur de la nature telle que Jean-Marie Séveno nous le suggère par ses photographies d’art, vous aurez fait un voyage lumineux, parfois brumeux, mais toujours sensible comme la plume blanche à la surface d’une étendue d’eau (p. 145). Le photographe devient un passeur d’émotions.
Enfin, faisons vivre la culture grâce à nos artistes bretons : Jean-Marie Séveno publie cet ouvrage en auto-édition et a fait lui-même le choix des images, des textes, mise en page, format, choix du papier et de la couverture.

Les cahiers d'Esther n° 1
Histoires de mes 10 ans (Riad Sattouf)

note: 4 Entre enquête sociologique et BD humoristique ! Hélène - 22 juin 2021

Premier tome d'une série qui promet d'être longue, cet album relate les aventures d'une jeune fille espiègle et drôle que l'auteur se propose de suivre jusqu'à sa majorité.
Le monde d'Esther est loin d'être rose et nous rappelle que la préadolescence et l’adolescence ne sont pas toujours facile à vivre, mais c’est un plaisir de suivre ses réflexions, et son évolution au sein de sa famille et de son école. On adore les détails du graphisme, les expressions et les commentaires des personnages ! Les cahiers d'Esther se dévorent et peuvent être offerts à des jeunes, des moins jeunes, des parents, des non-parents... Une belle réussite !

La nuit venue (Frédéric Farrucci)

note: 4Naomi dans le rétroviseur. Yann - 19 juin 2021

La nuit venue, Jin est obligé de travailler en tant que chauffeur VTC à Paris. Pris dans les griffes de la mafia chinoise, sa famille menacée dans son pays et endetté, il n'a d'autre choix comme des dizaines d'autres que lui de conduire des clients de nuit dans son véhicule luxueux. Seule lumière dans sa longue plongée en enfer, Naomi, une strip-teaseuse qu'il ramène chez elle tous les soirs. Entre eux, c'est la fusion des corps et de l'esprit... la rencontre de deux âmes perdues dans les nuits fauves parisiennes. Pour elle, il est prêt à se libérer de son carcan et braver toutes les menaces qui pèsent sur lui.
A mi-chemin entre le drame social et le polar, le premier long-métrage de Frédéric Farrucci donne le premier rôle à deux jeunes acteurs : la sublime Camélia Jordana et le non moins séduisant Guang Huo. Le réalisateur propose un véritable film d'ambiance, sublimé par la douce musique électro de Rone et les lumières nocturnes de Paris. Les scènes de conduite de nuit sont terriblement apaisantes et donnent envie d'embarquer à bord du VTC de Jin et de rouler jusqu'au bout de la nuit. Vous montez ?

Le labo (Hervé Bourhis)

note: 4Informatique vintage et fromage de chèvre Erwann - 8 juin 2021

Années 1970 en Charente : un jeune ingénieur monte un département de recherches en informatique au sein de l'entreprise familiale. Au sein de ce "Labo" vont être inventés les outils informatiques du futur… Partant de faits réels (oui, l'invention de l'internet est française, cocorico!, voire à ce sujet le petit cahier documentaire à la fin de l'ouvrage), Bourhis invente cette histoire alternative où les visions d’un ingénieur enthousiaste emmènent une petite équipe de techniciens à créer l'informatique du futur. Le tout dans une société française rétrograde, conservatrice et misogyne, d'où un décalage souvent amusant avec les innovations techniques les plus pointues ! Un bel album, au ton original entre fiction sérieuse et franche comédie, le tout servi par un dessin aux teintes vintage du plus bel effet.

De la démocratie (Equipo Plantel)

note: 5De la démocratie Marie-Noelle - 8 juin 2021

DE LA DEMOCRATIE fait partie d’un ensemble de quatre documentaires jeunesse. Les textes d’Equipo Plantel, sont restés ceux d’origine (1977) suite à la dictature du général Franco, et pourtant toujours d’une incroyable actualité. Pour la réédition de 2020 les illustrations de cet album sont signées Marta Pina. Mikel Casal sera l’illustrateur de « De la dictature. »
Aborder des notions comme la dictature ou la démocratie avec des enfants n’est pas toujours facile. Et peu d’ouvrages jeunesse le proposent. Ici, l’approche est ludique puisque la démocratie est comparée à un jeu : « dans une démocratie, les règles du jeu, ce sont les lois. Et comme dans un jeu, il faut les respecter pour que cela fonctionne ». La comparaison avec le jeu permet à l’enfant de s’approprier la question par un angle qui lui est familier.
Les illustrations de Marta Pina peuvent déconcerter dans un premier temps avec un procédé de collages à partir de vieilles revues, d’affiches et photos d’inconnus. Les pages fourmillent de détails et d’humour, qui rendent le livre artistique, original, sans empiéter sur la clarté du texte et du message délivré.
Enfin, un petit questionnaire en fin d’ouvrage permet à l’enfant de donner son avis et de réfléchir à la façon dont la démocratie existe à la maison ou à l’école par exemple.
Album documentaire à partir de 7 ans.

Le roi des oiseaux (Alexander Utkin)

note: 4Un auteur russe à découvrir ! Yann - 3 juin 2021

Alexander Utkin a la formidable idée de nous faire découvrir les personnages qui peuplent les contes et légendes de son grand pays : la Russie ! Peu nombreux sont les albums ou bandes dessinées qui s'intéressent à la mythologie russe. Alors qui mieux qu'un auteur russe pour nous faire découvrir les trois légendes qui habitent cet album ! La première histoire s'intéresse au roi des oiseaux et à la guerre qu'il mène contre les autres animaux de la Terre. La seconde histoire se poursuit avec le marchand qui secourut le roi des oiseaux et ses démêlés avec un coffre en or. Le troisième récit nous conte les aventures du fils du marchand et de son amour pour le fille du roi du Lac.
Avec sa première BD "Le roi des oiseaux", Alexander Utkin signe un magnifique album et offre aux lecteurs de superbes dessins tout en couleur directe, typique de la tradition graphique et narrative russe. Le conte, intemporel et universel, se doit de parler à tout à chacun. C'est la grande réussite de cette bande dessinée : colorée et intelligente, elle plaît sans aucune limite d'âge !

Le sang et le pardon (Nadeem Aslam)

note: 5le sang et le pardon Marie-Josée - 25 mai 2021

Livre captivant où se mêlent l'amour, la poésie et la barbarie. L'écriture est riche. Les principaux personnages sont attachants. A lire sans modération.

L'exilé (Erik Kriek)

note: 4Une histoire Viking à couper le souffle... Yann - 12 avril 2021

Si vous vous passionnez pour les Vikings, l'Islande ou la culture nordique, cette bande dessinée est pour vous tant les références à cette culture y sont nombreuses. Si au contraire, vous ne connaissez rien sur ces hommes du Nord, vous y découvrirez des personnages loin du cliché du barbare écervelé mais au contraire, amoureux de la nature, au code d'honneur aiguisé, aux coutumes nombreuses et raffinés et à la spiritualité teinté de magie et de mythologie. Enfin, si cette BD ne vous dit rien qui vaille, lisez cet album pour ces illustrations somptueuses en bichromie : bleu et noir pour les passages narratifs, rouge et noir pour les parties oniriques. C'est sublime à l'image de la couverture d'Erik Kriek qui attire tous les regards.

Dys sur 10 (Delphine Pessin)

note: 4Un roman jeunesse solaire et intelligent ! Yann - 12 avril 2021

« Avec son roman Dys sur 10, l'auteure Delphine Pessin nous invite à entrer dans la peau d'un adolescent dyslexique. Dylan, 14 ans, a déjà derrière lui de nombreuses années d'échec scolaire liées à ces troubles DYS. Le narrateur décrit les mécanismes qui l'ont conduit à cette situation. Pourtant Dylan est un jeune garçon comme les autres, entouré d'amis d'enfance, plein de joie de vivre et d'entrain. Mais cette maladie l'isole et l'étouffe. Malgré son envie de bien faire à l'école, elle l'handicape au quotidien. La discussion avec ses parents est coupée, ses professeurs ne le comprennent pas. En cette rentrée scolaire en 4e, c'en est trop, Dylan pète les plombs (bien malgré lui !). Heureusement, il va se découvrir une passion : le théâtre... Cela va lui changer la vie et lui permettre de se sortir de ce marasme.
Les difficultés scolaires, le découragement, les difficultés de lecture, les séances avec l'orthophoniste, le sentiment d'être mis de côté... tout y est. Ce roman permet d'éclairer les handicaps que génèrent cette maladie à des enfants, adolescents et parents touchés par la dyslexie, la dysorthographie (etc...). L'écrivaine y montre surtout que ces difficultés ne sont pas des fatalités insolubles et que dans tout ce malheur, il existe d'autres voies de traverse, des solutions inattendues qui permettent aux enfants de s'en sortir et de vivre une vie comme les autres. Voici un roman solaire et intelligent qui apporte beaucoup à ces lecteurs. Il est volontairement disponible à la médiathèque en livre audio, car ce support permet aux enfants atteints de troubles DYS d'accéder à la lecture et aux textes intégraux. »

Le si petit roi (Alice Brière-Haquet)

note: 5Carpe Diem ! Hélène - 30 mars 2021

Parce qu'il est impossible, même à l'intelligence la plus aiguisée, de TOUT apprendre, savoir, comprendre, parce qu'une seule vie ne suffirait pas à retenir l'essentiel, parmi toutes les connaissances que dispensent les encyclopédies, parce qu'il est vain de ressasser le passé ou de trop penser à l'avenir, parce que la vraie école, c'est celle de la VIE, ce petit conte simple, court, efficace, aux aquarelles épurées, transmet un joli message de sagesse !

Ar bed all, le club de l'au-delà n° 11
Le sous-marinier de Lorient (Yann Tatibouët)

note: 4Série fantastique pour les enfants ! Hélène - 27 mars 2021

Cette collection de petits romans nous plonge dans l'ambiance des légendes bretonnes !
Ar bed all, le « club de l'au-delà » formé par trois amis aide les revenants à passer dans «l'Autre monde». Le club est bien évidemment secret puisque "de toute façon, personne ne les croirait. Les adultes en grandissant oublient comment voir l'invisible".
Les dessins des personnages sont un peu caricaturaux (le costaud, la gothique et l'intello), mais l'auteur crée une ambiance sympathique dans cette série fantastique pour enfants.
Elle leur plaît particulièrement car l’auteur met à l’honneur un site historique connu de Bretagne dans chaque tome. De plus ces lieux, monuments... sont présentés plus longuement dans le dossier en fin d'ouvrage.
La série comprend une dizaine de titres (pouvant se lire indépendamment). Les enfants ont hâte de découvrir la suite des aventures surnaturelles de ces jeunes Bretons !

A couteaux tirés (Rian Johnson)

note: 4Un bon polar old-school ! Yann - 24 février 2021

Vous adorez les romans d'Agatha Christie et le Cluedo n'a pas de secrets pour vous ? Ce film est fait pour vous !
Le décor : un vieux manoir,
Le meurtre : un auteur de polars vieillissant retrouvé égorgé,
Les suspects : la famille dont chaque membre a une bonne raison de l'avoir tué, l'aide-soignante, la gouvernante...
L'enquêteur : le détective Benoît Blanc, sorte d'Hercule Poirot des temps modernes.
Le décor posé, vous voici prêt à déguster ce bon film policier old-school à la sauce anglaise, interprété par une pléiade de supers acteurs (dont Daniel Craig, loin de son rôle d'espion 007). Le scénario prévoit comme il se doit une bonne dose de flash-back qui vous permettent vous aussi de participer à l'enquête. Quant à la résolution de l'énigme, elle aura lieu comme il se doit à la fin du film, livré sur un plateau par notre détective devant les protagonistes réunis. Serez-vous aussi bon que lui ?

Succession - Saison 1 (Mark Mylod)

note: 4Famille, je vous haime ! Erwann - 20 février 2021

Prenez une famille dysfonctionnelle, pleine aux as, avec à sa tête un ogre vieillissant mais encore terrifiant, et quatre enfants prêts à tout pour lui succéder . Ajoutez-y une bonne dose de cynisme, d'opportunisme et de traumas divers et variés. Vous obtiendrez alors la série "Succession", véritable tragédie grecque moderne dopée au capitalisme le plus sauvage… Les acteurs sont très bons, l'image n'est pas en reste, tous les éléments sont réunis pour assister à un réjouissant jeu de massacre familial !

Sapiens (Yuval Noah Harari)

note: 5L'Homme sage, vraiment ? Erwann - 16 février 2021

Comment l'espèce Homo sapiens a réussi à dominer toutes les autres espèces de la planète ? De constitution chétive, il n'est pas au départ destiné à se retrouver tout en haut de l'échelle. Pourtant, en quelques dizaines de milliers d'années, Sapiens conquiert toute la planète, et cela surtout à son "super-pouvoir" : parler de choses qui n'existent pas, inventer des mythes et des concepts capables de fédérer, dans un but de coopération. Mais, mi-génie, mi-serial killer, Sapiens est capable du meilleur comme du pire… L'universitaire Yuval Noah Harari a écrit une somme vraiment passionnante, une histoire dynamique et philosophique du genre Homo sapiens qui réussit le challenge d'expliciter clairement la naissance de concepts tels que la religion, la nation, l'argent, les droits de l'homme et bien d'autres. On en ressort véritablement bousculé dans ses convictions, mais que c'est bon !

Malgré tout (Jordi Lafebre)

note: 5malgré tout Pascale - 16 février 2021

De magnifiques dessins pour des histoires d'amour à rebours. Une bande dessinée pleine d'humour et d'émotions que l'on peut lire et relire dans tous les sens.

A marche forcée (Slavomir Rawicz)

note: 4A marche forcée Pascale - 16 février 2021

Un récit passionnant tout au long duquel les protagonistes dépassent les limites de la résistance humaine qu'elle soit physique ou psychique grâce à la force de l'instinct de survie et à l'envie de liberté, mais aussi grâce à l'amitié et à la solidarité.

Mayotte express (Jérôme Gauthey)

note: 4Direction Mayotte ! Yann - 6 février 2021

Direction Mayotte dans ce polar haletant ! Pourtant, oubliez la carte postale de rêves, les plages de sable fin et le soleil. L'auteur nous emmène dans les bas-fonds de l'île, noyée sous des trombes d'eau. Une succession de cadavres oblige un commissaire de police un peu je-m'en-foutiste, prochainement muté en métropole, à s'allier à une pseudo-journaliste réunionnaise pour découvrir le meurtrier. Bien vite, ce duo improvisé aux méthodes peu conventionnelles va donner un bon coup de pied dans la fourmilière des passeurs de clandestins et des flics ripoux.
L'auteur, ancien flic dans ce territoire d'outre-mer, s'attaque aux côtés sombres de l'île de Mayotte : les clandestins y arrivent régulièrement des Comores par des kwassas (bateaux de passeurs), sont arrêtés par la police des frontières, reconduits sur leurs îles avant de revenir quelques semaines plus tard. C'est à ce trafic que se trouve mêlé notre duo de choc, bien malgré lui. L'écriture est dense, riche, parfois un peu maladroite, ce qui ne gâche pourtant rien au plaisir de lire ce roman, dont l'enquête est narrée par le commissaire. Un bon moment de lecture édité par une petite maison d'édition bretonne spécialisée dans le polar, Noir édition !

Une terrible envie de loup (Lenia Major)

note: 4Du loup qui voulait raconter une histoire... Yann - 6 février 2021

Le loup se balade guilleret dans la forêt, besace autour du cou, prêts à rencontrer de nouveaux amis. Mais tous les personnages de contes, de fables ou de chansons le fuit : le chaperon rouge, le renard, la belette, les sept chevreaux, le héron... A peine ouvre-t-il la bouche qu'on lui coupe la parole !
Que cherche ce loup ? Veut-il vraiment manger les copains de la forêt ? Ce conte qui prend le contrepied des contes classiques ravira les petits qui découvriront avec ravissement le but final de ce tendre loup ! Une ode à la lecture et au partage !

Le petit prince de Harlem (Mikaël Thévenot)

note: 3Bienvenue à Harlem ! Hélène - 25 novembre 2020

Le petit prince de Harlem est un magnifique roman qui nous plonge dans le Harlem des années 20 entre clubs de jazz et gangs mafieux. Harlem est un quartier noir de New York. Entre les trafics et la pauvreté ambiante, Sonny, un jeune black de 14 ans, fait tout ce qu'il peut pour aider sa mère qui se tue à la tâche afin qu'ils aient une vie correcte. Sonny ne supporte plus de la voir s'esquinter au travail et décide de l'aider en quittant l'école. Quitte à basculer dans l'illégalité...
Il n'y a que le soir sur les toits, lorsqu'il souffle dans son saxophone, héritage de son père disparu, qu'il s'échappe de cette triste vie. C'est attiré par sa musique qu'il croise Charlie, un vieux musicien, qui va lui prodiguer des cours de saxo. Grâce à cette rencontre, sa vie va basculer et le jeune homme s'échappera de sa condition d'homme noir.
Ce roman est simple mais efficace ! Mickaël Thévenot transporte littéralement le lecteur à cette époque et dans ce quartier historique de la Grande Pomme. Et la fin est très réussie.

Les quatre gars (Claire Renaud)

note: 4Un roman entre souffrance et tendresse Hélène - 13 novembre 2020

Cette histoire nous fait voyager et nous transporte sur l'île de Noirmoutier, dans la famille Fradet surnommée Dégâts (car il n'y a que des garçons et il ne leur arrive que des dégâts). Dans cette famille atypique, on trouve Louis, 9 ans (petit gars en souffrance, " le sensible et chialeur" du groupe), Yves, 17 ans (le frère aîné, une "masse de muscles), Jean, le père (qui depuis le départ brutal et inexpliqué de sa femme est devenu bourru et taiseux) et enfin Papi. Papi, c'est l'âme du foyer, celui qui cuisine, qui gère le quotidien, qui écoute et encourage Louis, "pour se dire qu'on est une famille avant tout". Papi et Louis se ressemblent. Ils n'ont pas la force de Jean et d'Yves qui récoltent le sel mais ce sont les meilleurs pour le vendre sur le marché à ces "imbéciles de Parisiens". Avec Papi, Louis comprend que son père est avant tout un homme qui a souffert... terriblement : "une grosse blessure amoureuse a fermé son cœur". Pourtant une lueur d'espoir se présente en la personne de Melle Mariette, la maîtresse de Louis, qui ne semble pas insensible au charme brut de Jean. Dès lors, Papi, Louis, Yves et même les copains vont s'unir dans la complicité pour embraser la flamme entre ces deux-là.
Ainsi on suit le quotidien de cette tribu, entre engueulades et fous rires. Au fur et à mesure, on s'attache aux personnages et malgré leurs soucis de tous les jours on a bien envie d'y rester, à Noirmoutier ! D'autant que le récit baigne dans les traditions du bord de mer vendéen. Un voyage, des émotions, de bons personnages. Un bel exemple de ce qu'est un véritable roman, de ce qu'il peut procurer, ce qui en fait la particularité de sa lecture.

Bitter root n° 1
Affaire familiale (David Walker)

note: 4Une BD pour lutter contre le racisme Yann - 6 novembre 2020

Harlem, années 20. Les membres de la famille Sangerye, d'origine noire, sont des guérisseurs et des chasseurs de monstres. Ils ont pour mission de soigner ou d'éliminer des humains infectés par la haine et transformés en d'immondes créatures grâce à une racine de plantes. Chacun dans cette famille a sa spécialité : combattant, guérisseuse, inventeur d'armes... Au début de ce récit, une nouvelle génération de montres inconnue des Sangerye fait son apparition. Pourtant, le passé semble se répéter et la disparition de certains chasseurs de la tribu remonte à la surface.
Sous couvert de série fantastique, ce comics aborde avec force et témérité le problème de la ségrégation ethnique aux Etats-Unis. On comprend bien vite que les monstres infectés sont des Blancs ayant une dent contre les personnes noires. Les Sangerye sont partisans de la guérison : soigner le racisme à partir d'un élixir. Leurs ennemis sont partisans d'une méthode bien plus radicale : éliminer les personnes racistes définitivement. Ce récit est symptomatique d'un débat sous-jacent qui agite la communauté noire américaine et plus largement du problème de racisme aux States. Ce comics est écrit et dessiné par deux auteurs noirs - ce qui est plutôt rare dans l'univers du comics pour être souligné - qui ont su s'emparer avec brio d'un problème de société. Un long dossier, écrit par des spécialistes universitaires de la ségrégation raciale et le littérature afro-américaine, complète ce volume.

Gagner la guerre n° 1
Ciudalia (Frédéric Genêt)

note: 4A couteaux tirés Yann - 6 novembre 2020

Oubliez fées, dragons et elfes dans cette série d'heroïc-fantasy adaptée du roman éponyme de Jean-Philippe Jaworski. Cette BD lorgne plutôt du côté de Game of Thrones tant les machinations, complots et intrigues politiques y sont présentes. La république de Ciudalia, qui rappelle par de nombreux aspects, une ville italienne de la Renaissance est en guerre permanente contre le royaume de Ressine. Don Benvenuto, un homme de (mauvaise) main, est chargé d'assassiner un noble pour le compte de la guilde des Chuchoteurs. Malheureusement pour lui, il tombe dans un piège qui le plonge dans de sombres desseins concernant le plus haut dirigeant de la République.
Tout le sel de ce récit tient à la personnalité du protagoniste principal.Tout à la fois, tueur, salaud gentilhomme, mauvais bougre persifleur, il a tout pour être détestable et pourtant on l'adore ! On est loin du gentil héros traditionnel prêt à mener une quête. Don Benvenuto n'a pas peur de se salir les mains quitte à en prendre plein la tronche. Et ça, c'est bon ! Tout comme les dessins magnifiques de Frédéric Genêt qui met en image le monde foisonnant du romancier.

Payer la terre (Joe Sacco)

note: 4L'hiver indien Erwann - 9 octobre 2020

Joe Sacco est l'un des maîtres de la BD documentaire, ses reportages sur les conflits en Bosnie sont devenues des références du genre. Exit les zones de guerre, Sacco s’intéresse cette fois à l’histoire du peuple Dene, habitants d'une vaste zone du nord du Canada. Il brosse un portrait complet et contrasté de plusieurs générations de ces indiens en embrassant tour à tour les questions politiques, économiques et culturelles. Racontée grâce au beau dessin hachuré caractéristique de Joe Sacco, cette nouvelle œuvre remarquable, qui par sa densité nécessitera quelques heures de lecture attentive, nous raconte l'histoire hélas universelle de la mort d'une civilisation dont la culture et l’habitat succombent sous le poids du colonialisme économique. Edifiant...

Edmond (Alexis Michalik)

note: 4A la fin de l'envoi, je touche... Yann - 6 octobre 2020

On connaissait Alexis Michalik en tant qu'acteur mais aussi et surtout en tant qu'auteur et génialissime metteur en scène de théâtre (si vous n'avez vu aucune de ses pièces, courez vite voir "Le porteur d'histoires" ou "le Cercle des Illusionnistes" dès que l'une d'entre elles passe près de chez vous!), le voici désormais réalisateur de film avec son premier long-métrage "Edmond". Ce film est d'ailleurs un passage de la scène au grand écran puisqu''Edmond" était une de ses pièces de théâtre. Michalik donne le premier rôle de son film à Thomas Solivarès et c'est une excellente idée puisqu'il porte le film aux côtés d'une pléiade d'acteurs - tous aussi bons les uns que les autres - en incarnant un Edmond Rostand (auteur du magnifique Cyrano de Bergerac) tantôt désespéré de ne rien écrire, tantôt transporté par le désir pour sa muse et l'écriture de sa célèbre pièce. Edmond puise dans sa vie personnelle pour écrire Cyrano quelques semaines avant que la pièce ne voit le jour sur scène. Ce film, sous couvert d'une comédie, est un vibrant hommage au théâtre, à la création, au plaisir de la mise en scène, aux costumes d'époque et aux vers du talentueux Edmond Rostand.

Brooklyn affairs (Edward Norton)

note: 4If ! Erwann - 5 septembre 2020

Le talentueux Edward Norton est suffisamment rare dans les salles obscures pour que chacun de ses retours soit un événement pour les cinéphiles. Avec "Brooklyn Affairs", il nous revient avec la triple casquette d'acteur principal, scénariste et réalisateur. On sent à son total engagement que cette adaptation d'un roman de Jonathan Lethem a beaucoup compté pour lui (19 ans qu'il tentait de concrétiser le projet). A la hauteur de cet engagement, Norton ne déçoit pas : "Brooklyn affairs" est un petit bijou de film noir moderne à l'ambiance jazzy irrésistible, qui offre un beau message sur le handicap à travers son personnage de détective atteint du syndrome de Gilles de la Tourette ainsi qu'un regard affûté sur la manière dont le racisme institutionnalisé, la corruption civique et la gentrification gangrènent l'Amérique. Cela faisait longtemps qu'un film noir ne m'avait pas autant touché (2005 et le "Brick" de Rian Johnson), tant par son ambiance magnétique (la sublime BO n'y est pas pour rien) que par son empathie pour le personnage principal, un homme réfléchi et moralement stable, qui vit entre les bousculades et les secousses d'un esprit qu'il ne contrôle pas totalement. Très, très beau film donc, rehaussé par un casting 5 étoiles (Bruce Willis, Alec Baldwin, Willem Defoe,...) qui finit de nous convaincre totalement.

Memories of Matsuko (Tetsuya Nakashima)

note: 4memories of matsukoAnonyme - 22 août 2020

coup de coeur

La commode aux tiroirs de couleurs (Olivia Ruiz)

note: 4J'traînais des pieds dans mon café... Yann - 18 août 2020

On la connaissait chanteuse, musicienne, compositrice, voici une nouvelle corde à l'arc d'Olivia Ruiz : l'écriture. Ce premier roman est une très belle réussite ! Elle réussit à faire côtoyer souvenirs de jeunesse et fiction au service d'une écriture maîtrisée et fluide et d'un récit profondément sensible. La grand-mère d'Olivia Ruiz n'a jamais raconté à sa petite-fille ses années d'exil après la guerre civile en Espagne et son arrivée en France. Qu'à cela ne tienne ! L'auteure a imaginé l'histoire de Rita, une espagnole qui lègue à la narratrice du roman, tous ses souvenirs dans une commode aux tiroirs de couleur. Durant une nuit, celle-ci se plonge dans les écrits de sa grand-mère : son départ d'Espagne, ses années de galère en France en tant qu'exilée, son grand amour Rafael, ses enfants, ses sœurs et le café La Terrasse à Marseillette. Olivia Ruiz puise dans l'écriture la force de raconter ce qu'elle aurait voulu entendre de sa propre grand-mère. Un regret comblé pour elle, une sublime histoire d'amour pour nous !

Le chant du monde (Jacques Ferrandez)

note: 4Western méridional Erwann - 5 août 2020

Antonio est un homme du fleuve. Lorsque Matelot, le vieux bûcheron, vient lui demander son aide pour retrouver son fils disparu, il n'hésite pas à emprunter avec lui le chemin menant au territoire du terrible Maudru, chef des bouviers, qui règne en maître sur les hommes et les bêtes… Après les adaptations des textes d’Albert Camus et ses fameux Carnets d’Orient, Jacques Ferrandez poursuit son exploration des mondes méditerranéens en mettant en images un roman de Jean Giono. Véritable récit d’aventure épique, aux accents de rude western provençal (Giono prévoyait d’ailleurs d’en faire un film), les paysages de la Durance servent de décor naturel à ce drame où se mêlent l’amour, la vengeance, la mort, la passion… Un très grand texte de l’un des plus grands auteurs méditerranéens, mis efficacement en images par les pinceaux de Ferrandez.

Dracula (Georges Bess)

note: 5Sublime adaptation Erwann - 21 juillet 2020

J.Harker, clerc de notaire londonien, est envoyé dans les Carpates pour y rencontrer le futur acheteur d’une maison à Londres… Les adaptations du roman de Bram Stoker étant très nombreuses, on est en droit de questionner la pertinence d’une énième version de ce récit qui fait partie intégrante de l’imaginaire collectif. Mais il suffit d’ouvrir le magnifique livre de George Bess pour que tout doute s’évanouisse. En effet, son talent graphique transcende ce monument de la littérature du XIXème siècle et arrive à nous donner des frissons avec une histoire que l’on connaît pourtant par cœur. Cadrages qui changent sans cesse, planches grand format ou vignettes, Bess emprunte beaucoup au cinéma pour arriver à ses fins. A la fois très précis et très dynamique, son style noir et blanc allie grande beauté et mouvement. L'approche résolument gothique revient aux sources du romantisme noir qui imprègne le roman. La meilleure adaptation de Dracula en BD ?

Femme sur écoute (Hervé Jourdain)

note: 4Bienvenue aux Batignolles ! Yann - 18 juillet 2020

Hervé Jourdain mène de main de maître ce roman policier dans lequel trois enquêtes différentes (le meurtre d'une journaliste, le harcèlement d'une strip-teaseuse et une affaire classée) vont s'entrechoquer. L'auteur, capitaine de police au sein de la Brigade criminelle de Paris, met toute son expérience de flic au service de ce roman. C'est passionnant de découvrir le travail d'enquête et de fourmi de la police pour exploiter et remonter la moindre piste et confondre les coupables.
On s'attache également très vite aux personnages : Compostel, le divisionnaire aux émotions à vif, la frêle et acharnée enquêtrice Lola Rivière, la sportive Zoé Dechaume... Et le reste de l'équipe que l'on se plait à retrouver de roman en roman d'Hervé Jourdain.
Un petit mot pour la narratrice de ce livre audio Marie-Eve Dufresne à la voix douce et posée qui porte toute la lecture et la rend vivante, captivante à l'image du texte de l'auteur.

Univers ! n° 1
Univers !. 01 (Albert Monteys)

note: 3Fables jubilatoires de SF Yann - 9 juillet 2020

Le propre de la science-fiction est de nous faire réfléchir aux questions de société, son évolution ou ses travers, en les transposant dans un monde futuriste. En cela, "Univers !" du génialissime dessinateur espagnol Albert Monteys est un exemple parfait. A travers ces nouvelles graphiques, l'auteur invite à réfléchir à des questions aussi diverses que la marchandisation du vivant par de grandes entreprises mondiales, la robotique, l'intelligence industrielle ou l'éthique des expériences scientifiques... Mais rien de rébarbatif dans cette bande dessinée ! Au contraire, le dessin de Monteys (qui fait penser à celui du talentueux Chris Ware) est au service de cinq courts récits passionnants. Le dernier du recueil "A demain, Cristina !" est un petit chef-d'oeuvre d'anticipation dans lequel l'auteur imagine qu'une expérience scientifique raté décale petit à petit la synchronisation temporelle d'une femme qui vit donc sa vie en avance de quelques minutes sur son entourage. Des fables jubilatoires et originales de SF, rarement vues en BD.